Addictovigilance de la MDMA (ecstasy) en France : l’émergence de « nouvelles substances » ne doit pas éclipser le suivi sanitaire des plus anciennes - 11/12/22
Résumé |
Introduction |
La MDMA ou 3,4-méthylènedioxyméthamphétamine, dite « ecstasy », appartient à la famille des amphétamines ou phényléthylamines. Stimulant la libération de dopamine et induisant la libération et l’inhibition de la recapture de la sérotonine ainsi que l’inhibition de la recapture de la noradrénaline, son action centrale est responsable, aux plus faibles doses, d’effets stimulants et entactogènes et à plus forte dose d’effets hallucinogènes, ainsi que de complications cliniques graves pouvant aller jusqu’au décès. L’émergence de nouveaux produits de synthèse ne doit pas faire oublier les problématiques liées à ce type de consommations qui tendent à se banaliser. Nous proposons une évaluation récente des dernières données nationales d’addictovigilance.
Matériel et méthode |
Mille quatre vingt quatre notifications spontanées colligées entre le 01/01/2015 et le 31/12/2019 et complétées par les données des études OPEMA, OPPIDUM, DRAMES et SOUMISSION CHIMIQUE, qui sont alimentées par chacun des 13 centres d’addictovigilance du réseau national, ont été analysées.
Résultats |
Cette mise à jour du rapport national précédent confirme les principales tendances observées. Même si, après une hausse en 2011, on observe une stabilisation de la proportion des notifications MDMA, autour de 4 % depuis 2016, les données les plus récentes (2019) sont inquiétantes. L’âge moyen et médian des usagers diminue, avec une nette augmentation de la proportion de mineurs et l’émergence de cas chez les très jeunes (10–14 ans). L’usage au moins hebdomadaire est en augmentation avec un comportement particulièrement à risques de consommations répétées sur un temps restreint, d’un nombre de comprimés par séances de consommations qui augmente avec une confirmation de recours à la voie IV possible. Les teneurs des échantillons de MDMA se maintiennent à un niveau élevé, depuis plusieurs années, avec une consommation de « parachutes » en augmentation, facilitant l’usage de grandes quantités, mal maitrisées, de MDMA. Logiquement, les données établissent que la proportion d’hospitalisation d’une durée de plus de 24heures s’est globalement accrue entre 2015 et 2019.
Conclusion |
Ces tendances concernant l’usage de la MDMA en France, en particulier chez les plus jeunes, sont inquiétantes. Elles méritent d’être suivies de près par les autorités sanitaires, en particulier en analysant les données 2020–22 et ce d’autant plus que l’usage est plus fréquent, et pourrait bien se doubler d’une tendance à un comportement à hauts risques de type « binge » porté par l’usage d’alcool et/ou de cannabis, substances auxquelles la MDMA est fréquemment associée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : MDMA, Ecstasy, Jeunes mineurs, Binge, Suivi sanitaire
Plan
Vol 77 - N° 6
P. 757 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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